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Les annélidés
L'arénicole
Le bibi
Le mouron
L'ophélie
Le ver américain
Les milles-pattes
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Les annélidés
L'arénicole
Gros ver clasique des côtes du Pas-de-Calais jusqu'à la frontière espagnole, il faut admettre que, s'il reçoit l'approbation des poissons, il ne
figure pas parmi les plus agréables à contempler ni à tripoter.
Ce ver comprend cinq espèces très voisines dont les couleurs varient selon la nature du sous-sol et l'âge du sujet et vont du rose au noir absolu en
passant par des couleurs maladives que sont les verdâtres, noirâtres, brunâtres...Le corps boudiné, recouvert d'une épaisse peau caoutchouteuse et
plisée, peut atteindre le diamètre du doigt et une vingtaine de centmètres pour les plus gros sujets. De chaque côté du corps sont disposées par paires
de toutes petites soies. Vers l'arrière, le vers se prolonge par une partie plus lisse contenant le sable en cours de digestion que l'animal avale
à longueur de journée afin, d'une part, de frayer son passage dans le sable, et, d'autre part, de filtrer les éléments assimilables par son organisme.
On repère les arénicoles à la surface des étendues de sable. Un entonnoir creusé dans le sol tout proche d'un petit tortillon de sable rejeté trahi
l'habitant. Dans certains secteurs, cela peut représenter plus de vingt-cinq trous au mètre carré sur des hectares! La collecte s'effectue en creusant
profondément le sous-sol jusqu'à parfois 50 cm, voire 80 cm! ET, bien sûr, il fut battre le ver à la course...
Pendant la récolte, on placera les vers dans une boîte en bois garnie de varech. Tout ver blessé doit impérativement être isolé des sujets en bonne
santé sous peine de mort collective. Les arénicoles peuvent vivre quelques jours dans une caissette en bois au fond garni de sable, à condition que
l'on en vérifie quotidiennement l'état de santé. Il est aussi possible de les stoker dans du goémon, enfermés par petits paquets dans du papier
journal et placés dans le bas du réfrigérateur. Surveillance constante là aussi, sinon gare aux odeurs! La troisième méthode, pour une plus longue
conservation, consiste dans l'ébrodage du ver. D'un coup d'ongle, vous sectionnez la partie dure et sableuse de l'animal, puis en pinçant près de la
tête entre le pouce et l'index, vous tirez sur le ver pour évacuer tout l'intérieur. Faites cela dehors, et hors de la ue des âmes sensibles, et
lavez-vous abondamment les mains aprs, celles-ci étant maintenant colorées d'un horrible jaune à forte odeur! Cette partie de plaisir étant terminée, il
reste à stocker les peaux des vers dans du gros sel. N'allons pas jusqu'à dire que ce ver de conserve est aussi efficace dans tous les cas qu'un appât
frais, mais cela dépanne et permet de se constituer des stocks.
Beaucoup de poissons s'intéressent à l'arénicole. Certains en raffolent, comme la more, le merlan, l'ombrine, la vieille, le tacaud, la limande, le carrelet,
le flet, et la sole qui, parfois, la préfère faisandée. D'autres poissons, sans en consommer de façon constante et exclusive, ne la dédaignent pas.
C'est le cas du bar, du turbot, de la daurade, du griset et des jeunes maigrat.
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